Mali: Salif Keïta rejects the tragic fate of albinos “sold in pieces”

Salif Keïta dénonce le sort tragique des albinos «vendus en pièces détachées»

Salif Keita rejects the tragic fate of albinos “sold in pieces”

Malian singer Salif Keïta at a press conference in Nairobi, Kenya, on August 25, 2015 ringing alarm bells about the tragic fate of albinos in Tanzania where presidential elections will be held shortly. Le chanteur malien Salif Keïta, lors d’une conférence de presse à Naïrobi (Kenya) le 25 août 2015. Il avait tiré la sonnette d’alarme sur le sort tragique des albinos en Tanzanie à la veille des élections présidentielles dans ce pays.

Published: September 21, 2018 – 2:48 PM
By: Martin Mateso

There is no reason to lean back even though the disaster is widespread, repeats Malian singer Salif Keïta. He prepares an international conference on the tragic fate albinos are facing, planned for November 2018 in Bamako, Mali. Everywhere on the African continent, people with albinism are being chased by ruthless criminals who commit their heinous crimes unpunished.

Salif Keïta is still in shock after the ritualistic killing of a 5-year old Malian girl, Ramata Diarra, who was abducted by armed men who beheaded her, in Fana (Mali) on May 13, 2018 and fled with her head.

Ritual murders that go unpunished

A suspect was arrested but the authorities have never published the results of the investigation held after the murder of Ramata Diarra. For this reason the Malian singer is worried. He fears that in the end this crime will be another murder case that will never be solved.

(…) “Each time when elections are being held, two, three, even more than ten albinos disappear” Salif Keïta accuses. (…)

Translated by the webmaster FVDK.

The original article, in French, is much longer and reads as follows:

Il n’est pas question de baisser les bras malgré l’ampleur du désastre, martèle le chanteur malien Salif Keita. Il prépare, pour le mois de novembre 2018 à Bamako, un forum international sur le sort tragique des albinos, décimés aux quatre coins du continent africain, en toute impunité.

Salif Keita est encore sous le choc depuis qu’une fillette malienne de 5 ans, Ramata Diarra, a été enlevée par des hommes armés qui l’ont éventrée et décapitée, le 13 mai 2018 à Fana, dans le centre du Mali. Sa tête a été emportée par ses ravisseurs.

Des crimes rituels qui restent impunis
Un suspect a été arrêté par la police, mais aucune suite de l’enquête n’a été rendue publique. D’où l’inquiétude du chanteur malien. Il a peur que ce crime s’ajoute à une série d’autres dont les enquêtes n’ont jamais abouti.

«Les albinos veulent vivre sans être poursuivis, sans être vendus en pièces détachées… Nous comptons sur les avocats extérieurs, pas sur les avocats maliens pour nous aider à creuser ce problème. Nous allons nous battre pour cela», a-t-il déclaré à la presse en lançant une campagne de sensibilisation sur l’albinisme.

Des Noirs à la peau blanche
Salif Keita est lui-même atteint d’albinisme, une maladie héréditaire qui provoque une absence partielle ou totale de pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux. Des Noirs à la peau blanche perçus comme une malédiction.

Les personnes albinos font l’objet de crimes rituels perpétrés par ceux qui leur attribuent des pouvoirs magiques. Leurs organes sont particulièrement recherchés lors des élections par ceux qui sont convaincus qu’il s’agit d’arracher le membre d’un albinos pour remporter un scrutin. Le calvaire de la petite Ramara Diarra a précédé de peu l’élection présidentielle malienne organisée en juillet et en août 2018.

«Chaque fois qu’il y a des élections, il y a deux, trois, voire une dizaine d’albinos qui disparaissent», s’insurge Salif Keita.

Salif Keita, la voix des albinos
Depuis plusieurs années, le chanteur malien lutte contre la folie meurtrière qui frappe les albinos. Il a créé en 2006 la Fondation Salif Keita pour défendre leur cause. La campagne qu’il vient de lancer, en partenariat avec d’autres associations maliennes et ouest-africaines, vise à changer le comportement de ses compatriotes envers les personnes qui vivent avec cette anomalie.

Salif Keita a lui-même été discriminé, méprisé, injurié et humilié avant de se réfugier dans la musique et de connaître un succès international. Il est devenu la voix des albinos à travers le monde et particulièrement en Afrique où il se bat pour leur protection et leur insertion sociale.

«Il est inacceptable que des êtres humains en sacrifient d’autres. C’est le produit de l’ignorance. Les albinos naissent et grandissent comme tout le monde. Ils ont besoin d’être aimés et considérées comme des personnes normales», avait-il confié à l’AFP lors d’une visite en Afrique de l’Est en août 2015.

Salif Keita achevait une visite en Tanzanie où des hommes politiques sont régulièrement accusés d’acheter des membres d’albinos pour faire de la sorcellerie ou pour fabriquer des porte-bonheurs. Selon des experts des Nations Unies, leurs membres sont négociés aux alentours de 600 dollars. Les corps entiers pouvant atteindre 75.000 dollars.

Dans la vidéo ci-dessous, Salif Keita raconte son enfance difficile et le combat qu’il a dû mener dans une société qui le tenait à l’écart (Les albinos d’Afrique, victimes de croyances archaïques, un sujet réalisé par Eleonore Abou Ez pour France Info).

The above illustration is a screenshot of the original. No link attached. Please follow the link in the original article – see “Source” below – to view the video (in French). In the video, Salif Keïta speaks out about the insults, discrimination and other difficulties he had to endure when he was young and his struggle to gain a decent place in the society that rejected him (Albinos in Africa, victims of primitive beliefs, video made by Eleonore Abou Ez for France Info).

Source: Salif Keita dénonce le sort tragique des albinos “vendus en pieces détachées”

In Fana, Mali, a five-year old girl with albinism was murdered in May 2018.

Mali: Salif Keïta gives a live concert in honor of a murdered albino girl

Picture shows famous Malian singer Salif Keïta (center) and members of his foundation giving a live concert in protest against the ritualistic murdering of albinos in Africa – Fana, Mali, on November 17, 2018. AFP | MICHELE CATTANI
Le chanteur malien Salif Keita (au centre) et les membres de sa fondation durant un concert destiné à dénoncer les meurtres rituels d’albinos en Afrique, le 17 novembre 2018 à Fana, au Mali | AFP | MICHELE CATTANI

Au Mali, un concert événement de Salif Keïta rend hommage à une fillette albinos assassinée

Mali: Salif Keïta gives a live concert in honor of a murdered young girl with albinism

Published: November 18, 2018
By: Kassim Traoré – Fana (Mali) (AFP)

Saturday night, legendary Malian singer Salif Keïta gave a live concert, presenting his latest album, in Fana, a small town in the south of Mali, where a 5-year old girl with albinism was found dead – murdered – in May of this year. The live concert was in honor of all murdered albinos in Africa and in protest against these horrible crimes.

In a football stadium packed to capacity in this small town of some 20,000 inhabitants – 120 km from the capital Bamako – 69-year old Salif Keïta, himself albino, was accompanied by Ismaël Lô (from Senegal), Bera, an albino artist from Georgia, Malian comedian Yao and singers Safi Diabaté (Mali) and Maah Koudia Keït (Senegal), all fighting for the noble cause of people living with albinism in Africa.

On May 13, a five-year old girl, Ramata Diarra, was kidnapped by armed men while sleeping at her parents’ place. Her dead body was found a few hours later, beheaded, next to a mosque. People immediately linked her death to a ritual killing in view of the forthcoming elections in the country. (….)

Translated by the webmaster FVDK

For more information see ‘Albino girl abducted and killed in Mali’, dated May 16, 2018 and related articles – on the present website.

The original article, in French, is much longer and reads as follows:

La légende de la musique africaine Salif Keïta a présenté samedi soir son nouvel album à Fana, petite ville du Mali où une fillette albinos de cinq ans a été assassinée en mai, lors d’un concert hommage destiné également à dénoncer les meurtres rituels d’albinos en Afrique.

Dans un stade de football archi-comble, un événement jamais vu dans cette localité de quelque 20.000 habitants située à 120 km de Bamako, le musicien de 69 ans, atteint lui-même d’albinisme, s’était entouré du Sénégalais Ismaël Lô, de l’artiste géorgien albinos Bera, de l’humoriste malien Yaro ou encore des chanteuses malienne Safi Diabaté et sénégalaise Maah Koudia Keït, militante elle aussi de la cause des personnes albinos.

Le 13 mai, la petite Ramata Diarra, cinq ans, avait été enlevée en pleine nuit par des hommes armés alors qu’elle dormait dans la cour de la concession familiale. Son corps décapité avait été retrouvé quelques heures plus tard à côté d’une mosquée. Des associations avaient alors dénoncé un “crime rituel” à l’approche de l’élection présidentielle.

“Pourquoi ôter la vie d’une innocente, d’une fillette de cinq ans? Pourquoi s’attaquer aux albinos? Nous sommes comme tous les autres humains. Nous ne voulons plus voir ça au Mali. Il faut que nos autorités prennent des dispositions, parce que désormais, nous n’allons plus nous taire”, a dit sur scène Salif Keïta.

Chaque année, des dizaines d’albinos sont victimes en Afrique d’attaques, tués et amputés de leurs membres qui sont ensuite utilisés pour des rituels censés apporter richesse et chance.

“Aujourd’hui, tout le monde sait qu’une fillette de cinq ans a été assassinée à Fana parce qu’elle est albinos. Le monde s’est mobilisé pour la cause de ma fille, que ce monde ne baisse plus les bras afin que les albinos puissent vivre en paix partout dans le monde”, a confié à l’AFP, en marge du concert, la mère de la fillette, Diarra Awa Touré.

“Au début je me sentais seule, mais avec ce grand concert et les condamnations faites devant le monde, je ne me sens plus seule”, a-t-elle ajouté.

– ‘Dernier album’ –

Dans l’espace réservé aux invités, juste devant la scène, Ousmane Wélé Diallo, tout de blanc vêtu, explique être venu de Bamako avec sa femme et ses enfants pour “suivre le concert et soutenir notre cause en rendant hommage à Ramata Diarra”. “Je n’aime pas quand il y a trop de lumières, surtout les ampoules géantes de la scène, mais ce soir j’accepte pour notre cause”, ajoute le père de famille, qui comme de nombreux albinos souffre de problèmes de vue.

“Nous sommes ici pour que ce qui est arrivé à Ramata ne se reproduise plus jamais, et cela doit être le combat de nous tous. Plus jamais ça à Fana, au Mali, en Afrique et dans le monde”, a lancé depuis la scène Ismaël Lô. “Personne ne doit sacrifier un albinos pour son pouvoir, personne ne doit vendre les cheveux ou les organes d’un albinos”, a exhorté Safi Diabaté. “Je suis Fana, je suis Ramata, je suis toutes les victimes des ignominies de certains assoiffés de pouvoir”, a ajouté le slameur malien Karim Diallo.

Alors que la soirée est déjà bien avancée, Salif Keïta monte sur scène pour un show de 45 minutes au cours duquel il défend son album “L’autre blanc”, son dernier selon lui, pour lequel il a fait appel à de vieux complices comme l’Ivoirien Alpha Blondy ou la Béninoise Angélique Kidjo, tout en multipliant les clins d’oeil à la jeune génération.

“Je voulais dire au revoir à tous mes fans, parce que si je vais peut-être encore faire de la musique par-ci par-là, je ne prendrai plus le temps de faire un album”, a-t-il confié à l’AFP, estimant avoir “droit à un repos” après 50 ans de carrière.

Source:
Au Mali, un concert événement de Salif Keïta rend hommage à une fillette albinos assassinée

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Mali: Salif Keïta rend hommage à une fillette albinos assassinée

Malian singer Salif Keïta performing at a live concert in Fana, Mali, on November 17, 2018. Le chanteur malien Salif Keita lors d’un concert de sensibilisation aux violences contre les albinos, le 17 novembre 2018 à Fana (Mali), où une fillette albinos âgée de 5 ans a récemment été assassinée.
© MICHELE CATTANI / AFP

Published: November 19, 2018 – 14:35 PM
By: Géopolis (avec AFP )

Saturday night, legendary Malian singer Salif Keïta gave a live concert, presenting his latest album, in Fana, a small town in the south of Mali, where a 5-year old girl with albinism was found dead – murdered – in May of this year. The live concert was in honor of all murdered albinos in Africa and in protest against these horrible crimes. (…)

A young Malian woman holds her albino baby at a concert given by famous Malien singer Salif Keïta. Une Malienne tient son bébé albinos alors qu’elle assiste au concert de Salif Keita visant à sensibiliser le public aux violences contre les albinos le 17 novembre 2018 à Fana. © MICHELE CATTANI / AFP

“We are here to prevent that what happened to Ramata will ever happen again. This is our common struggle. Never again in Fana, in Mali, in Africa, in the world.”, Ismaël Lô shouted on stage. “Nobody should sacrifice a person with albinism to become richer or stronger; nobody should sell the hair or organs of an albino”, Safi Diabaté cried. “I am Fana, I am Ramata, I am the victim of all these atrocities committed by power-hungry people”, Karim Diallo added.

Translated by the webmaster FVDK

«Nous sommes ici pour que ce qui est arrivé à Ramata ne se reproduise plus jamais, et cela doit être le combat de nous tous. Plus jamais ça à Fana, au Mali, en Afrique et dans le monde», a lancé depuis la scène Ismaël Lô. «Personne ne doit sacrifier un albinos pour son pouvoir, personne ne doit vendre les cheveux ou les organes d’un albinos», a exhorté Safi Diabaté. «Je suis Fana, je suis Ramata, je suis toutes les victimes des ignominies de certains assoiffés de pouvoir», a ajouté le slameur malien Karim Diallo.

Alors que la soirée est déjà bien avancée, Salif Keïta monte sur scène pour un show de 45 minutes au cours duquel il défend son album L’autre blanc,son dernier selon lui, pour lequel il a fait appel à de vieux complices comme l’Ivoirien Alpha Blondy ou la Béninoise Angélique Kidjo, tout en multipliant les clins d’œil à la jeune génération.

«Je voulais dire au revoir à tous mes fans, parce que si je vais peut-être encore faire de la musique par-ci par-là, je ne prendrai plus le temps de faire un album», a-t-il confié à l’AFP, estimant avoir «droit à un repos» après 50 ans de carrière.

A young woman with albinism dances at a live concert given by famous Malian singer Salif Keïta in Fana (Mali) where recently a 5-year old girl with albinism was murdered. Une jeune femme malienne albinos danse lors du concert du chanteur malien Salif Keita, le 17 novembre 2018 à Fana, où une fillette albinos âgée de 5 ans a récemment été assassinée. © MICHELE CATTANI / AFP

Source: Mali: Salif Keïta rend hommage à une fillette albinos assassinée

In Fana, Mali, a five-year old girl with albinism was murdered in May 2018.